Démonétarisation
(rendre possible l'accès sans monnaie ni troc
ni échange, sans contrepartie directe)

La place des dons monétaires, des dons de biens & services, des dons de lieux ?

 

Comment un système postmonétaire peut exister face à un système monétaire (monétiste) ?

Dès que l'on parle de dons, la grande peur "est-ce que ce n'est pas une X-ième façon d'escroquer son prochain" revient.

Et c'est logique puisque la monnaie est basée sur la confiance mais cultive surtout la méfiance.

 

Alors comment avoir un territoire (même tout petit) qui essaye le système économique postmonétaire ?

      • L'Etat, lorsqu'il a besoin de lieux précis, exproprie (avec des indemnités légales mais pas toujours justes aux yeux des propriétaires expulsés).

      • Les "rebelles",eux, ne demandent l'avis de personne, installent des squats, des ZAD, et la justice intervient pour faire ensuite expulser les occupants. Même à la fameuse ZAD des landes et ailleurs, des négociations commerciales ont été mises en places et au bout du compte, ce n'est pas un système sans monnaie qui a existé.
  • Mais il existe un 3ème choix car dans la plupart des pays, les citoyens peuvent acheter des terres et des biens immobiliers. Libre à eux de décider de ce qu'ils en font.


    Naissance de la démonétarisation.

 

Exemple concret : l'association Terre de liens "définanciarise des terres" en achètant des fermes pour ensuite les mettre à disposition de jeunes agriculteurs bios (mise à disposition évidemment contre des loyers, modiques mais c'est de la monnaie tout de même).

Mais il y a mieux : des citoyens s'associent pour acheter des terres et ensuite les mettre "en accès libre" pour sauvegarder la nature hors interventions humaines. C'est le cas de l'association aspas-reserves-vie-sauvage.org.

 

Les postmonétaires veulent agir suivant ce modèle de "démonétarisation" : sortir les biens de la sphère marchande.

Le principe : acheter légalement des biens, les mettre à disposition des participants au monde postmonétaire, sans demande de loyer ni autres charges financières, ces dernières étant payées non pas par la personne qui met à disposition les biens ni par les participants, mais par un fonds de dotation (équivalent d'une fondation).

Cela équivaut donc à recevoir des dons pour le fonds de dotation, qui permettent de payer les frais (afin de rester dans la légalité) liés aux biens mis à disposition à titre gratuit par des SCI (bail emphytéotique), et le tout est occupé par une association loi 1901 qui gère le lieu.

 

Ainsi il y a séparation entre les 3 bases de la propriété énoncée :

  • L'usus est pour l'association loi 1901 et les participants à une société postmonétaire (sans vente possible de produits ou services - voir ici),

  • L'abusus reste aux mains du propriétaire (SCI ou autre forme juridique adaptée), même s'il est restreint par le bail qui ne lui permet pas de chasser les occupants, par contre l'entretien du lieu, ses améliorations sont faites par les occupants,

  • Le fructus est géré par le fonds de dotation (ici le fructus est uniquement la partie "charges" dans le plan comptable), la seule "recette" étant pour l'humanité : savoir si le modèle économique postmonétaire est viable ou non.

    En cas d'échec du projet postmonétaire, et seulement en cas d'échec, la propriété pleine et entière reviendra au propriétaire de base, à lui d'indemniser l'éviction des occupants (s'il en reste) pour leur perte d'usage.
    Tout le monde a donc intérêt à ce que le projet fonctionne, en toute transparence.